Un coup oui, un coup non, un coup peut-être. Cette fois nous sommes fixés et Microsoft l’a confirmé : l’antispyware maison (enfin presque) sera intégré à Windows Vista. Alors bien sûr, dans le contexte actuel, en particulier face à un Symantec râleur et se préparant à affronter le géant de Redmond en gonflant le prix de ses mises à jour, cette annonce peut paraître étrange, et il faut s’attendre à d’hypothétiques représailles des sociétés concurrentes.

Cette inclusion n’est pour le moment pas réalisée. Elle ne concerne que le composant central de l’antispyware, à savoir son moteur de détection. L’application entière ne sera donc pas intégrée à Vista. Pour le moment d’ailleurs, il n’existe aucun signe de cette intégration puisque même la dernière Build 5231 de Vista, disponible depuis hier aux testeurs, ne contient pas l’outil.

D’un point de vue pratique, o­n pourrait saluer ce geste. Après tout, l’outil est efficace et il en va finalement de l’intérêt du consommateur final. La nouvelle tombe d’ailleurs alors que la Build 5231 présente justement un certain nombre d’apports concentrés sur la gestion du réseau, la sécurité et Internet Explorer 7. Microsoft précise d’ailleurs que la plupart de ces fonctions ne sont que des fondations et qu’elles évolueront encore énormément d’ici la version finale. Le contraire aurait été inquiétant à vrai dire.

D’un point de vue juridique, cette histoire risque bien encore de ne pas passer. Comme o­n dit : « qui ne tente rien n’a rien » mais la plainte bien floue de Symantec à propos des ambitions sécuritaires de Microsoft pourrait se trouver du coup renforcée par la présence de l’antispyware dans Vista. De plus, les antispywares sont des produits très en vogue, o­n pourrait même dire des produits à la mode. Certains sont gratuits et très efficaces, et d’autres sont payants et aussi efficaces qu’un coup d’épée dans l’eau.

Selon Microsoft toutefois, tout le monde est au courant des intentions de la firme. Ainsi la société n’aurait pas caché ses intentions en matière de sécurité dans le futur, en particulier vis-à-vis de la Commission européenne. Les instances auraient suivi de près le déroulement des opérations aussi cette nouvelle ne devrait surprendre personne. Il n’en reste pas moins que le mouvement est risqué.

Les analystes et l’auteur de Longhorn Blogs, McLaws, tempèrent néanmoins le danger car selon eux, cette inclusion suivra le reste des mouvements au sein de Vista. Comme la grande majorité des composants de Vista, celui-ci devrait être modulaire. Il se connectera probablement au centre de sécurité, mais pourra être remplacé par n’importe quel autre produit, comme pour le firewall et l’antivirus. De la même manière, IIS 7.0 (Internet Information Service) sera éclaté en modules, dont la majeure partie sera remplaçable par des composants de sociétés tierces.

Bon, il est à supposer que des gens éminemment plus intelligents et compétents que nous réfléchiront sur cet épineux problème. o­n pourrait se retrouver encore avec une foule de nouvelles versions spécialement « dédiées » pour l’Europe et ses choix qui visent à protéger la concurrence. Bizarrement, ce ne sont pas à d’excellents produits comme Media Player Classic ou BSPlayer que ces choix o­nt profité jusqu’à présent.

Source : PCImpact